Chaque année, la France connaît une à plusieurs vagues de chaleur ainsi que des alertes canicule. Les salariés du bâtiment sont les premiers à souffrir de ces températures extrêmes. Le Code du travail ne donne aucune indication de température maximale au-delà de laquelle il serait dangereux ou interdit de travailler. Cependant, certaines dispositions permettent d’assurer les chantiers en cas de fortes chaleurs. Les conseils de FMI PRO.
Fortes chaleurs sur le chantier : les dispositions à mettre en place par l’employeur
En cas de fortes chaleurs, l’employeur doit mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des compagnons. Il se doit également de protéger la santé physique et mentale des travailleurs selon l’article L.4121-1 du Code du travail. L’employeur doit appliquer les principes généraux de prévention. Selon l’article R.4534-142-1 du Code du travail, les travailleurs doivent disposer :
- soit d’un local permettant leur accueil dans des conditions de nature à préserver leur santé et leur sécurité en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles d’y porter atteinte,
- soit d’aménagements de chantier les garantissant dans des conditions équivalentes.
De plus, d’après les articles R. 4225-2 et suivants, l’employeur doit mettre à disposition des salariés de l’eau potable et fraîche pour la boisson. Par ailleurs, selon l’article R. 4225-1, les postes de travail extérieurs doivent être aménagés de façon à ce que les travailleurs soient protégés contre les conditions atmosphériques.
Le dispositif de pénibilité
Les températures extrêmes font partie des facteurs de risques professionnels concernés par le dispositif de pénibilité. Les salariés exposés à plus de 900 heures par an à une température au moins égale à 30°C sont susceptibles d’acquérir des points crédités sur leur compte personnel de prévention. Ils peuvent également bénéficier de mesures de compensation.
Fortes chaleurs sur le chantier : les règles de bon sens
Les ouvriers intervenant sur les chantiers sont les premiers à être impactés par les fortes chaleurs et la canicule. Pour préserver la santé des ouvriers qui interviennent sur les chantiers, la Fédération française du bâtiment (FFB), le ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales ainsi que l’Organisme professionnel de la prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) tiennent à rappeler les règles de bon sens.
- Les entreprises sont invitées à décaler les horaires de travail de leurs salariés de manière à ce qu’ils effectuent les tâches lourdes aux heures les moins chaudes de la journée. En effet, on considère que le soleil est le plus impactant entre 12h et 16h. Il est également nécessaire d’augmenter le nombre de pauses accordées et leur durée.
- L’hydratation est primordiale pour les compagnons. Pendant les périodes de fortes chaleurs, il est recommandé de boire au moins 3 litres d’eau par jour régulièrement dans la journée. Bien sûr, la consommation d’alcool est à proscrire. En effet, l’alcool augmente le rythme cardiaque et le cœur est plus sollicité lorsqu’il fait chaud.
- Continuer à se tenir informé des prévisions météorologiques permet d’évaluer la situation et de calculer le risque au jour le jour.
- Demander aux compagnons de se protéger du soleil avec de la crème solaire, une casquette ou un chapeau (si le salarié ne porte pas de casque de sécurité). Ils doivent également prévenir dès qu’ils se sentent mal et faire attention à leurs collègues.
Fortes chaleurs sur le chantier : une tenue vestimentaire adaptée
En règle générale, chaque salarié est libre de se vêtir comme il le souhaite. Cependant, dans le secteur du BTP, le port des équipements de protection individuelle est indispensable. Ces EPI garantissent la sécurité des salariés. Même en période caniculaire ou en période de fortes chaleurs, les compagnons ne doivent pas s’en séparer. Ainsi, une casquette ne peut jamais remplacer un casque de sécurité. Les tongs ne peuvent en aucun cas remplacer les chaussures de sécurité. De plus, les compagnons n’ont pas à se mettre torse nu. Ils doivent se protéger des coups de soleil.
Canicule sur le chantier : comment exercer son droit de retrait ?
Tout comme pendant une période hivernale rude, les salariés peuvent exercer leur droit de retrait. Les compagnons n’ont pas besoin de demander l’accord de l’employeur ni du CSE. Ils doivent seulement alerter. Si l’employeur n’a pas été prévenu, l’absence du compagnon peut être considérée comme injustifiée.
Le droit de retrait peut s’exercer lorsque le salarié se trouve face à un danger grave et imminent. Le danger doit présenter un risque immédiat (ou dans un délai rapproché) pour sa vie ou sa santé.
À titre indicatif, l’INRS a établi que travailler alors que la température est supérieure à 33°C présente des dangers pour la santé.
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